dimanche 27 septembre 2015

Lundi 27 juillet:
 
 
Comme on pouvait s'y attendre, le garagiste de Kanab nous déclare ne pas avoir notre modèle de pneu en stock. C'est vraiment une constante après chaque crevaison, il faut prendre son mal en patience.
Ayant réservé une cabine sur la rive nord du Grand Canyon et cela constituant notre deuxième nuitée de charme, nous ne pouvons nous résoudre à ne pas y aller. Tant pis, nous roulerons 100 miles (en AR) sans roue de secours. La route y menant étant bitumée, le risque est quand même faible et puis, j'ai quand même toujours le compresseur et quelques mèches en réserve au cas où. 
Nous partons donc de Kanab vers 11h après avoir commandé le pneu et rangé notre matériel de camping.  






Sur la route, nous nous arrêterons pique-niquer au DeMotte Campground situé à 7 miles de l'entrée du parc. Tables à l'ombre au milieu des arbres, quasi vide à cette heure-ci. C'est pour ça qu'on se permet d'y rentrer pique-niquer en prenant une table où l'emplacement est vide bien sûr. On applique cette technique dans la plupart des parcs disposant de campings car on est certain d'y trouver de l'ombre et une place assise.
A l'origine, nous voulions aller jusqu'à "Point Sublime" mais l'absence de roue de secours nous oblige à changer nos plans.
Pour aller à Point Sublime, il faut rouler sur des pistes, hélas ...
Nous irons donc cette après-midi voir Cape royal et Point Imperial.




Point Imperial:



Cape Royal :
 



La route qui mène à Cape Royal est parsemée de points de vue, on s'y arrête quand bon nous semble :







Les points de vue sont certes moins spectaculaires que ceux de la rive sud mais le fait de pouvoir circuler encore avec sa propre voiture et de profiter de points de vue soit seuls ou en petit comité, est un atout majeur.
Nous rentrons en fin d'après-midi tranquillement vers notre "cabine" . Comme il y a 5 ans déjà, nous avons réservé une "Western Cabin" avec deux lits queen size, un porche avec rocking chairs et une cheminée intérieure à gaz. Le tout n'est pas donné (204 $ TTC) mais c'est une étape de charme et puis hier on a campé et demain on remet ça, alors on s'autorise ...


On dînera sous le porche ce soir (il y a 5 ans on avait testé le restaurant).
Si par hasard, vous désireriez réserver ce genre de cabine, les numéros idéalement placés sont le 310 et le 309. J'ai été vérifier à pied, ils sont au bord du canyon et ont donc une vue dégagée. 
Pour réserver ces cabines, c'est là: Réservations
Comme le sentier du Bright Angel Point est quasi à nos pieds, je m'éclipse saisir les derniers instants du soleil couchant (500 mètres à pied en AR):




Mardi 28 juillet:

Nous irons prendre notre petit déjeuner sur la terrasse du lodge (ouverte à tous que vous consommiez ou non). Et là, qu'on se le dise, on a une des plus belles terrasses avec vue de l'Ouest américain:



Avec encore une fois bien peu de monde sur cette superbe terrasse. On se sent un peu chez soi sur cette rive nord, c'est tout l'avantage par rapport à sa rivale du sud.
Comme on s'était donné rendez-vous avec le mécanicien de Kanab à 12h30, nous ne prévoyons pas de visite ce matin et nous nous contentons juste de prendre notre temps et de souffler un peu (indispensable sur un voyage au long cours).
Arrivés à Kanab pile poil à l'heure, un pneu tout neuf monté sur notre roue de secours nous attend et heureusement car une longue piste nous appelle : celle qui mène à Toroweap:




Nous pique-niquons dans la cour (entrée libre) de l'Anasazi Museum juste à la sortie de Kanab en allant vers Fredonia. Il y a 3 tables à l'ombre avec des toilettes disponibles, parfait pour pique-niquer.
Google annonce plus de 4 heures pour aller à Toroweap mais en fait c'est plus 2h45 de route.
Au début la piste est un vrai billard: et démarre à ces coordonnées:
N 36° 52’ 44.44’’ W 112° 38’ 53.18’’


Pas de doutes, nous sommes sur la bonne piste:




Un bel incendie a l'air d'avoir lieu sur notre flanc ouest. Renseignements pris, il paraît qu'il brûle depuis plus de 10 jours.


On commence à voir du relief:



Nous approchons sérieusement de notre but et d'ailleurs nous apercevons la Ranger Station quand tout à coup un jeu inhabituel dans la direction me fait craindre une nouvelle crevaison. Bingo !
Nous sommes à seulement 6 miles du but mais ce sont les plus durs. C'est sur cette portion que se situent les seuils de franchissements parfois impressionnants. Sans roue de secours, on ne peut se permettre de prendre le risque sachant qu'un dépannage ici coûte entre 1000 et 1500 $ ! C'est vraiment pas de chance, 2 crevaisons en 3 jours alors qu'on n'avait vraiment pas le sentiment de rouler trop vite. On a fait tout ça pour rien et en plus, il faut revenir sur nos pas sur cette piste de près de 100 km !
C'était sans compter sur le facteur chance qui est apparu en la personne de Stewart, ranger volontaire à la Ranger Station de Toroweap. Ancien guide pendant 23 ans sur Moab et ancien ami d' Edward Abbey. 
Stewart après quelques minutes de discussion, nous voyant contrits par la frustration (peut être la ressentant) en nous, nous propose gentiment de monter dans son pick-up labellisé aux couleurs du NPS et d'aller nous faire découvrir le site en sa compagnie.
Et c'est ainsi que pendant une bonne heure, il nous fera découvrir les points de vue, partagera sa culture sur les plantes médicinales locales, les restes archéologiques sur le site (invisibles à nos yeux de profanes) et les petits potins d'un Ranger volontaire reclus.
Il se rappellera même de la venue de mon ami Fred une petite dizaine de jours avant nous.










 
 
Le site ne manque vraiment pas de charme, en plus on aurait été tout seuls au camping. Nous quitterons les lieux avec le sentiment partagé d'avoir manqué une nuit sur place mais d'avoir eu le plaisir de rencontrer et discuter avec Stewart. Merci encore à lui !
A ce propos, si vous désirez tenter l'expérience, il faut obtenir au préalable un permis. Plus exactement un "Backcountry Permit". Tout est expliqué sur cette page et vous le recevrez en retour par courrier postal: http://www.nps.gov/grca/planyourvisit/tuweep.htm
 
Au retour à la Ranger Station, il est déjà 19h30. il est clair que nous n'aurons pas le temps de retourner sur Kanab ou Hurricane et que donc, le bivouac le long de la piste semble inévitable.
Nous roulons donc aussi lentement qu'un vélo au retour et bivouaquons dans une petite prairie le long de la piste :
 

 Demain il nous restera encore une bonne quarantaine de kilomètres à parcourir sur cette piste ...

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